Dans la PRESSE

NINE ELEVEN : une Exposition de peinture sur bois

A l'occasion de la sortie du film WORLD TRADE CENTER francesca nous livre son ressenti face à l'horreur de l'acte terroriste ; malgré tout l'espoir demeure car le dernier volet de cette fresque se nomme "se relever". On la croirait sortir d'une chanson de Mylène Farmer tant elle apparait frêle et fragile, mais il n'en est rien. Certes une sensibilité à fleur de peau gouverne l'artiste, mais le personnage semble animé d'une telle force intérieure qu'elle parait être de taille à renverser les montagnes.

La fresque dédiée à l'événement se compose de sept tableaux (chiffre symbolique s'il en est) et ils ont pour titre :

"Nine Eleven",
"Help au coeur des twin towers",
"Les affiches",
"Les recherches",
"Le déblaiement",
"Le symbole du courage",
"Se relever".

Bernard Lamarque
Bordeaux actu.
, 3 octobre 2006

Lundi au Gaumont, le vernissage de ses tableaux consacrés au drame du 11 septembre 2001, a confirmé sa démarche atypique. Nul opportunisme dans cette inspiration choisie, exposée ici en tandem avec le film "World Trade Center". En présence notamment des élus, du forum des arts, des responsables du collège Henri-Brisson, du musicien Didier Lozano, francesca a souligné son impulsion créative dans la foulée du drame, car "un artiste, c'est quelqu'un qui a mal aux autres" comme l'a dit Jacques Brel.

Christian Levraux
Sud-Ouest
, octobre 2006



"confidences"

Une sensibilité à fleur de matière

Peintre libre, portraitiste, une courte formation à l'Ecole des Beaux Arts lui met définitivement le pied à l'étrier pour se consacrer aussi à la sculpture. Bien qu'elle n'ait jamais pour autant délaissé la peinture, la sanguine ou le fusain, c'est lorsque ses mains tour à tour pétrissent, modèlent la terre, sculptent la pierre, ou patinent la matière, que l'artiste laisse libre cours à sa nature, à son imaginaire, alliant en un délicat équilibre registre sensoriel et maîtrise technique. Sa recherche esthétique passe par une exploration de l'espace, une appropriation de la lumière, une anticipation sur le devenir de la matière...pour saisir l'instant, capter le mouvement, faire éclore soudain les sentiments, de telle sorte que ses "sujets" prennent vie jusqu'à en être profondément "humains".

Ses jeunes filles, pleines d'une grâce encore enfantine, ou ses "déesses-mères" aux rotondités de plénitude côtoyant les corps fatigués aux visages nostalgiques de ses danseuses inspirées de l'oeuvre de Toulouse Lautrec, constituent toutes ensemble un échantillon d'humanité où l'on décèle un héritage inné ; il y a du Boucher, du Claudel dans ses "Confidences" ou "Cha-U-Kao", et certains de ses couples enlancés ne sont pas sans évoquer le "Cacountala" de Camille ou "Le Baiser" de Rodin.

Les sculptures de Francesca, si elles gardent leur spontanéïté originelle, n'en sont pas moins "travaillées" avec des compositions parfois difficiles qui l'obligent à un rééquilibrage des masses, mais qui par là même en reçoivent une allure de vie intense, une sorte de puissance gracieuse qui lui est toute personnelle.

De même, on peut remarquer une parfaite adaptation de la taille de l'oeuvre à son sujet, ce qui produit une impression de densité et de justesse. "Confidences" en est un bon exemple, qui peut tenir au creux des mains, comme un secret chuchoté. Cette justesse se retrouve sous une autre forme, l'adéquation de l'artiste à son modèle dans les portraits sculptés. Il n'est pas très fréquent de nos jours que le portrait sculpté puisse être regardé sous tous les angles sans "angles morts" ; ses visages se révèlent vivants jusque dans la rotation, chose que l'on admirait chez les sculpteurs italiens du Quattrocento et qui semblait appartenir à une époque évanouie. Résurgences instinctives de la tradition ?... Jusqu'au travail des drapés qui jouent un rôle important pour ne pas dire essentiel chez Francesca, car pour elle, la nudité est toujours signifiante et délibérée : elle indique l'abandon, la fragilité, la tendresse, l'être désarmé, et pas simplement la sensualité comme on pourrait être tenté de le croire. Irais-je jusqu'à dire que la plupart des oeuvres de Francesca sont des autoportraits intérieurs ? Pourquoi pas.

Mais que son oeuvre soit très figurative, dans la lignée des classiques, ou, au contraire, aux formes et aux volumes dépouillés, où le suggéré prévaut sur l'exprimé, l'impression sur la réalité, Francesca ne fait qu'être fidèle à son art, tout en dimensions, profondeurs et lumières, nous entraînant dans un espace-temps subtil et vertigineux tout à la fois.

Une très belle définition de Paul Claudel exprime à merveille ce miracle de la simultanéïté propre à la sculpture : "Le corps après tout en sait autant que l'âme, le détail anatomique vaut celui de la psychanalyse, une texture à l'infini, par derrière celle des formes et des mouvements, de passions et d'idées alimente le choc instantané".

Ce qu'il aurait fallu de pages à une partition, de scènes à un drame, de chapitres à un roman, pour nous faire entrer dans le miroir, le miracle de la simultanéïté de la sculpture d'un seul coup en plein visage nous le fulgure !

Claude E. Dagail

ART : L'information en peinture

Comment le public reçoit-il l'information ? Ce que chaque individu en attend et ce qu'il en fait. francesca a tenté de répondre à ces questions dans une série de 54 tableaux.

Un an de travail et cinquante quatre tableaux : francesca vient de coucher sur la toile sa vision de l'information, "POUVOIR ET TRANSPARENCE"... et s'apprête à exposer ses tableaux consacrés aux médias, une tentative "d'expliquer l'information au fil du temps ; une réflexion sur l'information dans le temps".

Le cours d'une vie"Tous les jours nous recevons de l'information, explique l'artiste. Cela fait un méli-mélo dans notre cerveau, comme une caisse de résonnance. Cette info qui vient d'en haut va peut-être modifier le cours de la vie de certaines personnes." Notre Talençaise ne prétend pas à l'exhaustivité dans son appréhension et sa restitution du sujet : "je peux en parler et tenter de l'expliciter de manière symbolique par mes tableaux, mais je n'ai pas tous les tenants et les aboutissements ; je suis aussi victime de mes à priori. Donc c'est une sorte de brouillon."
Elle ajoute : "un cerveau reçoit une information en fonction de ce qu'il est à l'instant T, de son niveau intellectuel aussi. L'information diffusée crée une lecture plurielle, des contents et des mécontents. Je suis assez dubitative sur la nécessité de la transparence totale dans ce domaine. Peut-on tout dire, puisque tout le monde l'entend ? J'ai peur de ce pouvoir et de cette volonté de rendre tout transparent. La réception n'est pas l'émission ; cela ne fonctionne pas avec les mêmes clés, les mêmes codes. D'autant qu'il y a de moins en moins de filtres."

Décryptage
Ses tableaux d'un vers monochrome, une peinture acrylique sur support bois, s'articulent autour de différents thèmes : défense de l'environnement, problèmes sociaux, sport, politique, etc..."Un thème dominant ou pas de thème, s'il ne se dégage pas d'actualité particulière. L'idée et de dire la difficulté de décrypter. Il faut s'avancer dans le tableau, essayer de le comprendre."
Une série plutôt sombre, au demeurant. "Certains tableaux sont le résultat du travail de l'inconscient. Et c'est vrai que je parle plus de la souffrance des gens que de leur bonheur...même si je critique aussi l'information qui ne parle pas assez de tout ce qui va bien ."

Patrick Faure
Sud-Ouest
, 3 février 2009

SI DIEU ETAIT UNE FEMME !

sculpture monumentale, place René Maran, à Talence (gironde)

« Si Dieu était une femme ! » La rencontre de cet après-midi de dimanche 28 Nov. 2004 me semble essentielle sur le regard que je suis censé porter sur les œuvres d'art du fait que je suis un profane en la matière. D'ailleurs, poser la question si je m'y connais en matière d'art, est-ce vraiment la question juste ? Dans la mesure où justement l'artiste que j'ai en face de moi me fait comprendre, par ses observations, que la seule chose qui compte n'est que ma repré-sentation de l'œuvre qu'elle vient de réaliser et dont j'ai le privi-lège de vivre les dernières « touches » de finition, comme on dit dans le métier.

Collée sur un mur, cette sculpture qui m'inspire une image féminine, n'est pas pour autant celle d'une femme « au pied du mur ».

Paradoxalement, et selon mon sentiment, on a affaire à une véritable expression d'émancipation : celle d'une femme qui, tout en renvoyant un visage socialement et culturellement construit par un monde dont les logiques de fonctionnement s'appuient sur la domination masculine, refuse de « subir » - et c'est le moins que cette œuvre sculpturale puisse traduire -, voire de perpétuer cette subordination de la nature féminine.

Mais existe-t-il une nature féminine au sens où on l'entend habituellement aussi bien des représentations des femmes que de celles de certaines femmes elles-mêmes ?
Si elle devait exister, elle serait selon moi métaphorique.

Pour le dire autrement, cette œuvre témoigne, de manière subtile mais décisive, non pas un renversement ou une substitution des modes de fonctionnement de notre Société, mais un autre regard, beaucoup plus serein, reposant et rassurant, dont témoigne la conduite des femmes. Celles, d'aujourd'hui, qui ont pris davantage conscience qu'au-delà des disfonctionnements sociaux, des violences et des conflits, conjugaux et intercommunautaires par exemple, la VIE VAUT LA PEINE D'ETRE VECUE.
Mais à condition que Nous, hommes et femmes, soyons conscients que ce monde trop sexué se re-constitue progressivement, dans la logique de notre « vivre ensemble », caractéristique de notre chère République démocratique française dont personne n'ignore la devise : Liberté - Egalité - Fraternité. Celle qui se situe au-dessus de toutes les différenciations : ethniques, sexuées, religieuses, etc.

Est-ce un hasard que cette belle œuvre puisse se situer justement - à Talence - au croisement entre la rue Adolphe Thiers et de la rue de La République dont le prolongement rejoint la rue de l'Egalité ?

Autant dire, en dernière instance, que cette œuvre est fondamentalement juste et humaniste au sens plein du terme."

Emmanuel Amougou
Sociologue